Chaque lundi, DH.be vous propose un retour sur la défunte journée de championnat en passant par le tableau noir pour évoquer les coups tactiques du week-end, décortiquer les choix des coaches et souligner l'impact de l'un ou l'autre joueur sur le jeu de son équipe.
Cette semaine, on parle de l'énorme talent de Victorien Angban, des problèmes techniques de Bruges et d'indispensables gauchers sur coups de pied arrêtés.
LE CHANGEMENT
On a tellement parlé du départ de Yannick Ferrera que les débuts de Chris O'Loughlin, son ancien adjoint, sont presque passés sous silence. Et pourtant, le STVV qui s'est présenté face à Charleroi avait de la personnalité et de l'ambition. Regroupés en attente d'un contre, les Zèbres ont offert au public belge une nouvelle facette de ce Saint-Trond qui sait aussi mettre le pied sur le ballon quand les circonstances l'imposent.
Et pour faire la différence face à un bloc bas, les Canaris peuvent compter sur Victorien Angban. Associé à l'excellent Rob Schoofs, l'Ivoirien prêté par Chelsea est extrêmement précieux par sa capacité hallucinante à casser les lignes. Par une passe ou une percussion balle au pied, tout en finesse et en technique plutôt qu'en force, le milieu de terrain du STVV est insaisissable pour ses adversaires. Et en effaçant systématiquement un homme, il force l'équipe d'en face à bouger ses lignes pour le freiner, et parvient donc toujours à créer des brèches. Indispensable pour penser le football avec le ballon.
LA PHRASE
- Michel Preud'homme : "Dois-je aligner moins de techniciens?"
C'est comme si le noyau brugeois comptait trop d'esthètes pour le football vertical et combatif de Michel Preud'homme. En sept rencontres, MPh n'a pas encore trouvé la bonne formule pour conjuguer les talents de Vazquez et de Vanaken. À tel point que la locomotive des Gazelles reste Ruud Vormer. Un excellent infiltreur qui devrait tutoyer les dix buts par saison si ses gestes dans le rectangle étaient aussi judicieux que ses appels, mais pas l'homme qui devrait porter cette équipe sur ses épaules.
Michel Preud'homme souligne à l'envi la suffisance de ses joueurs, mais les problèmes de ce Bruges-là ne se limitent pas à un manque de muscles quand le ballon est dans les pieds adverses. En possession, Bruges semble encore chercher ses idées. Les pieds de Claudemir et de Vormer sont trop instables pour installer la possession dans le camp adverse sans risquer une perte de balle criminelle. Et si, finalement, le "6" arrière de ce Bruges manquait de certitudes techniques ?
LA STAT'
Il existe un adage, certes assez contestable, qui affirme que l'audace d'une équipe se mesure à son total de corners obtenus. En déplacement à Anderlecht, Genk a botté un seul coup de coin. Très peu, pour une équipe dont l'entraîneur affirmait débarquer au Parc Astrid avec l'ambition de "jouer comme une équipe du top". Au final, on aura vu le même Genk que l'an dernier, avec un 0-0 courageux. À l'époque, on critiquait le manque d'audace d'Alex McLeish et Praet avait conclu le match par un cinglant "Genk est un grand club qui vient pour jouer au football, normalement".
En public, Peter Maes affirme à qui veut l'entendre que son ambition est de jouer un football de possession et de personnalité. Difficile, certes, de juger prématurément un club en pleine reconstruction. Mais pour l'instant, le coach des Limbourgeois donne l'impression de travailler à court terme. Quelle personnalité veut-on donner à son équipe en confiant les deux postes devant la défense à Buyens et Ndidi ? À un moment, les points acquis au courage ne suffiront plus...
LES BONS ÉLÈVES
Un bon pied derrière vos coups de pieds arrêtés peut rapporter gros. Quand les meilleures équipes de Pro League cherchent encore des tireurs de qualité, d'autres n'ont pas à se plaindre : Kosanovic à Malines, Michel à Mouscron ou Schouterden à Westerlo offrent des buts à un rythme industriel grâce à la qualité de leur pied gauche.
Les sceptiques diront que ça n'a rapporté qu'un point. Mais pour contourner la muraille mise en place par Francky Dury, Hein Vanhaezebrouck a encore innové. Depoître et Coulibaly ont passé l'essentiel de leur temps sur les flancs, pour prendre l'avantage sur les petits latéraux du Essevee dans les duels aériens et lancer en profondeur les flèches Simon et Raman. Un plan merveilleux en première période anéanti par un gros relâchement après la pause.
LES CANCRES
Face à une équipe d'Ostende toujours prête à dévorer les espaces, Stijn Vreven a sans doute fait sa première erreur tactique de la saison. Le coach de Waasland-Beveren a présenté un onze trop offensif, pas assez rapide en reconversion défensive pour gêner les sprints intenables de Lukaku et Cyriac et bien trop loin des pieds de Frank Berrier pour empêcher le KVO de réciter son jeu en contre.
Encore un 0-0 à Courtrai. Pourtant à domicile, les Kerels n'ont pas montré grand-chose face à un OHL qui repose surtout sur les épaules de John Bostock. On évitera le lien facile entre le passé italien de Walem et un éventuel catenaccio, mais le Courtrai actuel ne fait franchement pas rêver.
(Source DH)