Chaque lundi, DH.be vous propose un retour sur la défunte journée de championnat en passant par le tableau noir pour évoquer les coups tactiques du week-end, décortiquer les choix des coaches et souligner l'impact de l'un ou l'autre joueur sur le jeu de son équipe.
Cette semaine, on parle de la prestation aboutie d'Hans Vanaken, d'un Anderlecht qui attaque sans sembler savoir comment faire et d'un Waasland-Beveren qui perd pour ses idées.
LE CHANGEMENT
Contre Waasland-Beveren, Michel Preud'homme a donné les clés du jeu à Hans Vanaken. Dans une configuration qui convient parfaitement au Flaco des Gazelles : avec l'infiltreur Vormer derrière lui, et des appels en profondeur incessants dans le trio offensif.
La passe lumineuse dans la course de Tuur Dierckx sur le deuxième but de la rencontre résume parfaitement les atouts de Vanaken quand du mouvement se crée autour de lui. L'ancien maître à jouer du Daknam est de ceux qui répondent aux appels, avec un sens du ballon savamment calibré dans la profondeur presque sans égal dans notre championnat.
Preud'homme a trouvé une solution sans répondre au problème : comment aligner Vanaken et Vazquez de concert pour sublimer l'équipe ? La clé réside sans doute dans la montée en puissance d'un Vanaken qui devra se montrer décisif pour se hisser à la hauteur de l'Espagnol dans la hiérarchie du jeu brugeois. Quand les deux joueurs seront sur le même pied, les adversaires ne sauront plus sur lequel danser.
LA PHRASE
- Besnik Hasi : « C'est difficile quand l'adversaire ne veut pas jouer »
Frustré, encore. Besnik Hasi n'en peut visiblement plus des adversaires qui ferment les portes de leur rectangle à double tour. Le problème, c'est qu'il entraîne Anderlecht. Il a beau crier dans toutes les langues qu'il voudrait voir l'adversaire proposer du jeu, rares sont ceux qui mordront à l'hameçon pour se laisser maltraiter en contre.
Bloqué par Charleroi, Hasi n'a pas trouvé de réponse dans les pieds de ses joueurs. La solution, c'étaient donc les kilos d'un Okaka qui « pèse sur les défenses » selon ses équipiers unanimes. Assez pour marquer, pas pour gagner. Cet Anderlecht-là n'a pas de rythme offensif parce qu'il ne sait pas à quoi il joue quand il a le ballon.
Rien ne semble préparé, aucun schéma de possession de balle n'est récurrent. C'est de l'improvisation. Une circulation stérile en attendant l'éclair de génie pour faire la différence. À Charleroi, cet éclair est venu d'un centre d'Obradovic déposé sur la tête d'Okaka. Suffisant pour gagner un point et un peu de temps.
LA STAT'
Certains coaches ne touchent pas à leurs idées. Celles de Stijn Vreven viennent de valoir deux gifles à Waasland-Beveren, avec dix buts encaissés sur les deux derniers matches. Quel que soit l'adversaire, le coach des Waeslandiens ne déroge pas à ses principes offensifs. Tant pis si ça coûte cher.
Les hommes de Stijn Vreven prendront encore quelques taules cette saison. Mais ils se sauveront certainement grâce à un football ambitieux, qui a surtout le mérite d'installer un ADN footballistique dans un Freethiel qui sentait bon l'instabilité et les transferts irréfléchis depuis plusieurs saisons.
Les idées sont claires : un 4-4-2, des ailiers qui pensent plus à mettre le feu sur leur flanc qu'à éteindre les incendies que peut allumer l'adversaire, et un milieu de terrain plus audacieux que destructeur. Un jeu qui peut rapidement se retourner contre les Waeslandiens si l'adversaire manie l'art du contre. Mais les défaites beverenoises ne sont plus d'indigestes rencontres sans idées.
LES BONS ÉLÈVES
Cette fois, c'est Noé Dussenne qui est passé par là. Quand les points coûtent cher, les phases arrêtées peuvent rapporter gros. Grâce au quatrième but inscrit par un défenseur cette saison, le RMP est rentré de Daknam avec les trois points. Les pieds de Michel et Marquet et les centimètres dans la surface sortent Mouscron de la zone rouge.
Après un début de saison raté, Zulte Waregem vient de prendre dix points en quatre matches. Dury a serré le jeu derrière, et peut compter sur le virevoltant Nikola Storm pour mettre le feu devant. Autour de nombreux joueurs de taille, l'explosif ailier prêté par Bruges donne de la profondeur à un effectif qui trouvait rarement une cible pour des ballons dans le dos de la défense adverse.
LES CANCRES
Où va cette équipe de Westerlo ? Sans autre idée que de faire déjouer l'adversaire, les Campinois ont sans doute le projet de jeu le moins ambitieux de cette Pro League. Face à un Saint-Trond trop rapide pour des défenseurs qui semblent déjà trop lents au coup d'envoi, la lutte a été terriblement déséquilibrée...
Parfois, ne vaut-il pas mieux risquer d'encaisser un but ? C'est la question qu'on peut poser à Dino Arslanagic, auteur d'une faute flagrante pour couper la voie du but à Depoître juste avant la pause. De quoi logiquement le condamner au carton rouge, et réduire les Rouches à dix. Vu l'excellente première période liégeoise, ne valait-il pas mieux lever le pied pour rester à onze et tenter de renverser la vapeur en seconde mi-temps ?