Les deux dernières rencontres ont enfin permis aux Diables d’avoir une alternative tactique. Tant mieux !
Être dans un groupe modeste, cela a du bon. Comme la qualification était déjà pratiquement acquise, Marc Wilmots a pu faire des essais à Andorre et contre Israël. Ces tests ont largement porté leurs fruits. Peut-être même plus que le sélectionneur ne l’espérait.
La nouvelle donne, dans ces deux rencontres, a été l’apport important de Dries Mertens.
"Je suis très content de lui", se félicitait Wilmots. "Il avait déjà fait de très bons matches, comme titulaire ou en montant."
Ce qui est inédit, c’est que Mertens a enchaîné deux titularisations convaincantes. Le Napolitain le sait et ce n’est pas innocent quand il assène : "Le coach a peut-être une nouvelle arme…"
Il a tout à fait raison. Jusqu’alors, Wilmots était resté fidèle à son sacro-saint 4-3-3. Lors de ces deux matches, il a testé un 4-2-3-1 qui a très bien fonctionné.
Quand Marc Wilmots a été interrogé sur la possibilité d’aligner Mertens, De Bruyne et Hazard ensemble dans le futur, sa réponse a été spontanée : "Cela dépendra de l’adversaire."
Si l’on décode les propos du sélectionneur durant ce rassemblement de dix jours, on en déduit qu’il peut désormais s’appuyer sur deux systèmes. Le premier est un 4-3-3 avec un triangle Witsel-Fellaini-Nainggolan dont l’impact physique peut faire mal aux grandes équipes, comme il l’a montré en France en juin (3-4).
La seconde option, avec De Bruyne dans l’axe et beaucoup de permutations, est un 4-2-3-1, très intéressant face à un adversaire plus modeste ou plus défensif.
L’une des clés, dans les deux systèmes, s’appelle… Nainggolan.
"Je voulais voir Radja en numéro six car il me faut toujours un relais au milieu. Pour moi, c’est la place principale. Et Nainggolan est devenu indispensable", reconnaît le sélectionneur, qui fait rarement un tel compliment en public à l’un de ses joueurs.
Marc Wilmots , à qui l’on a souvent reproché un manque de finesse tactique, a désormais une deuxième corde à son arc. Et ça pourrait être très important pour l’Euro.
Maintenant, on est curieux de voir quel visage les Diables vont afficher en novembre contre l’Italie et l’Espagne. Car un autre problème va se poser : dans un système comme dans l’autre, aucun attaquant de pointe ne parvient à briller.
"Mes attaquants ne marquent pas ? Et alors ?" Pour Wilmots, si les Diables sont performants, ce n’est pas grave que le numéro neuf se sacrifie. Ce n’est pas faux, mais avec un buteur efficace en plus de nos trois feux follets Hazard-Mertens-De Bruyne, les Diables pourraient encore passer un nouveau cap...