Entre 2012-2013 et 2013-2014, le passif de la Fédération a grimpé de 10 millions, sa masse salariale de 9 millions. Tout cela durant une année de Coupe du Monde. Des chiffres embarrassants pour l’UB…
Les chiffres sont désormais officiels. L’Union belge a déposé ses comptes pour la saison 2013-2014. Et ceux-ci continuent de susciter des questions, pour ne pas dire des polémiques.
L’examen de ce dernier bilan comptable révèle notamment que la masse salariale a augmenté de manière spectaculaire : elle est passée de 13 à 22 millions d’euros, soit une augmentation de plus de 60 %.
"Cette hausse est surtout liée aux primes de qualification et de participation à la Coupe du Monde au Brésil", explique Tom Borgions, directeur financier de l’Union belge. Un simple calcul nous apprend que chacun des Diables aurait ainsi perçu au moins 350.000 euros de prime.
Des montants qui ont fait sursauter d’effroi les membres issus de la Pro League quand ils les ont découverts. "Ces primes ont été négociées par des gens qui n’ont jamais négocié ce genre de choses", fustigeaient début 2015 plusieurs dirigeants de clubs belges. "Ça ne peut jamais se passer comme ça !" C’était une critique directe envers Steven Martens, alors encore CEO, François De Keersmaecker, président chancelant et Philippe Collin. C’était le début de la première vague d’attaques de la Pro League envers l’UB. Résultat : il y a désormais une parité pro-amateurs dans le conseil d’administration et Bart Verhaeghe sera dès l’an prochain vice-président de la Fédération.
Quand il entamera son mandat, le président du Club Bruges sera confronté à un problème : une dette énorme. Qui a grimpé de 7 à 17 millions à cause des primes et d’autres dépenses.
"C’est aussi lié aux comptes du Mondial", précise Tom Borgions. "Tous les revenus de ce tournoi ont été pris en compte dans cet exercice 2013-2014. Dans ces 17 millions figurent les primes des joueurs. Elles ont été payées après le 30 juin 2014 mais devaient apparaître."
Autre fait inédit : les années précédentes, les comptes étaient déposés à la Banque Nationale en avril. Cette fois, cela a duré jusqu’en octobre.
"Le bilan comptable est approuvé à l’assemblée générale de fin décembre. Mais fin 2014, ça n’a pas été le cas. La commission d’audit a d’abord dû statuer sur l’exactitude de ces chiffres. Les comptes n’ont donc été approuvés qu’en avril. Mais ils n’ont pas bougé d’un centime par rapport à ceux de décembre."
On remarque aussi que dans les dépenses, la section services et divers a engendré des coûts de 30 millions, pour 20 millions l’année précédente. L’explication : les coûts engendrés par la Coupe du Monde elle-même, estimés à 12,5 millions selon l’Union belge.
Au final , dans cette année comptable de Mondial, l’Union belge a enregistré une perte de 200.000 euros et son passif a grimpé en flèche. On comprend mieux pourquoi l’Union belge avait besoin d’une politique d’austérité.