Ferrera: "Pour certains, je suis un traître. Mais…"
Ferrera comprend les fans mécontents du STVV. Il espère que c’est réciproque.
"Je vais devoir faire attention à ne pas me tromper de banc…"
Yannick Ferrera était censé s’asseoir dans le dug-out canari. Une place qui a été la sienne pendant un peu plus de deux ans. Mais les circonstances… au Standard en ont décidé autrement. Dimanche après-midi, à Saint-Trond, l’entraîneur prendra place côté visiteurs, dans le dug-out rouche.
"Avant le match, je vais saluer plus de monde que d’habitude. Pendant le match, je me ferai peut-être plus insulter et il y aura peut-être plus de chants anti-Ferrera que d’habitude. Sur le plan émotionnel, ce sera spécial car j’ai vécu à Saint-Trond les meilleurs moments de ma carrière. Mais aujourd’hui, je suis 100 % rouche et le contexte ne perturbera pas mon match."
Comprenez-vous le mécontentement à Saint-Trond ?
"Dans le chef des supporters, je peux le comprendre. Pour certains, je suis un traître. Mais eux, comprennent-ils les raisons de ce départ ? Après le titre et la montée en D1, j’ai proposé à la direction trudonnaire de laisser tomber ma clause de départ gratuite en échange d’une prolongation de deux ans sans augmentation salariale. Mais en ne me proposant qu’un an, elle m’a clairement dit : ‘si tu as une autre opportunité, vas-y’ . Je n’en veux à personne ; je suis très heureux ici. Mais ils ne doivent en vouloir à personne non plus. Il y a deux ans, Saint-Trond était en D2 et pas qualifié pour le tour final. Quand je suis parti, le club était 3e en D1 après un titre de champion de D2."
Vu les premières semaines difficiles, pas de regrets d’être parti ?
"Aucun. Même après le 1 sur 15, même si les choses ont pris un peu de temps à se mettre en place, ce qui est normal. Si je veux atteindre mes objectifs personnellement, cela passe par un club comme le Standard. Je sais que j’ai fait le bon choix."
Est-ce le match le plus facile à préparer ?
"C’est l’adversaire que je connais le mieux, donc oui. Mais cela ne sera pas un match facile pour autant, que du contraire. Toutes les grosses équipes ont des difficultés à Saint-Trond. Quand j’y étais encore, on a battu Bruges et Genk et on a partagé contre Ostende. Le stade est sold-out depuis quelques semaines ; il y aura une ambiance électrique, un peu comparable à Charleroi, toutes proportions gardées, sans les incidents."
Le Standard est-il sorti de la crise avec le six sur six?
"Si on fait 27 sur 27, je vous répondrai oui. Mais je ne crois pas à cette histoire de déclic après le six sur six. Tout ne va pas subitement rouler tout seul. Il reste beaucoup de travail. Mais on a vu que le message est passé, tout le monde a compris qu’il fallait mettre les ego de côté et se faire mal pour atteindre nos objectifs."
"Un malentendu avec O'Loughlin"
Depuis qu’il a quitté Saint-Trond, Yannick Ferrera n’a plus adressé la parole à Chris O’Loughlin. "Je l’ai eu par SMS la semaine passée. On se verra la semaine prochaine pour tout mettre à plat. Ce serait dommage de ne plus se parler après tout ce qu’on a vécu ensemble. C’est parti d’un malentendu. Au départ, il avait accepté de me suivre au Standard. Puis quand je suis parti, il est resté. Je pensais que Saint-Trond lui avait déjà proposé d’être T1 , mais on m’a assuré que cela s’était passé après mon départ. Il ne m’aurait pas fait un enfant dans le dos, pas un si gros." (rires)
(Source DH)