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Comment Nainggolan est-il vu en Italie ? Réponse avec deux suiveurs de l’AS Rome.
S’égarer autour du stade Olimpico un soir de match suffit à s’en rendre compte : Radja Nainggolan est devenu un empereur romain. Adulé par la curva , là où prennent place les supporters les plus fanatiques, notre compatriote a très logiquement été invité par Rudi Garcia à prendre le brassard en l’absence de Totti et De Rossi.
Il n’y a pas que les supporters qui l’adorent. Les journalistes sont du même avis, et pas seulement en raison des qualités de l’Anversois. "Malgré le succès, il est resté humble et poli avec tout le monde. Il répond aux supporters sur Twitter et ne refuse jamais une interview en zone mixte, où il n’est pas rare qu’il se présente avec sa fille Aysha" , explique Gianluca Lengua, qui marche dans les pas de la Roma pour Il Messagero et le site Forzaroma.info.
Malgré ses performances avec Cagliari, Radja Nainggolan n’était pas considéré comme une recrue de premier ordre par les observateurs romains. Dans une ville où il n’est pas facile de se faire accepter, le médian a très vite fait l’unanimité. "Aujourd’hui, il est devenu le joueur le plus important de la Roma. Celui qui lui permet de rester debout" , estime Julio Ocampo, correspondant pour El Pais et la Rai. "En Italie, il est un tuttocampista (NdlR : dérivé de centrocampista , médian en italien) . Bref, il sait tout faire au milieu de terrain. Avec le brassard de capitaine, il a été énorme contre la Lazio."
Selon Ocampo, l’enfance difficile qu’a vécue Radja lui a permis de devenir un guerrier. "On parle de la Roma, une ville, un club où l’atmosphère est très compliquée. Avoir du succès à Rome est très dur. Or, Radja a été très bon dès son premier match. Sa régularité est étonnante. D’ici un an ou deux, il pourra prétendre à un transfert au Real Madrid ou au Barça . Avec l’équipe nationale, dans l’entrejeu le plus fort du monde avec celui de l’Espagne, il va continuer à progresser."
"Il ne lui manque qu’un peu de précision dans ses passes. Aujourd’hui, il vaut 35 millions" , souffle Gianluca Lengua.
L’avis des deux journalistes diverge par contre quand on évoque un départ de Radja. Si Ocampo pense que le Diable Rouge partira si la Roma n’arrache pas le Scudetto en mai 2016, Lengua le voit comme un Romain à vie. "Il vit et parle comme un Romain. Il n’est pas le successeur de Totti, mais dans le vestiaire, il est l’homme qui s’en rapproche le plus. Quand on est adulé à Rome, il est difficile de quitter cette ville. S’il n’est pas parti l’été passé alors que tout le monde le voulait, pourquoi le ferait-il dans quelques mois ?"
"Un guerrier toujours joyeux"
Parmi ses coéquipiers à la Roma, Radja Nainggolan compte William Vainqueur, l’ancien joueur du Standard."Radja, c’est un guerrier sur le terrain" , commente le Français. "Il est très fort sur l’homme et balle au pied. Dans le groupe, il met toujours l’ambiance. Il est tout le temps joyeux. Il m’a beaucoup aidé quand je suis arrivé."
Si l’adaptation s’est bien passée, William Vainqueur découvre une situation à laquelle il n’était pas habitué : il n’est pas titulaire indiscutable. "Je suis arrivé sur la pointe des pieds. Je ne suis pas une star. Et des stars, il y en a beaucoup dans notre noyau : Radja, Totti, Pjanic, De Rossi, etc. Ce dernier est mon concurrent direct au poste de n°6. Être le concurrent direct d’une icône pareille, c’est difficile d’avoir du temps de jeu, mais c’est très enrichissant de bénéficier de cette qualité de conseil."
Quand il a joué , l’ex- Standardman a toujours donné satisfaction. "Le coach et la direction sont contents de moi. Je travaille dur pour que ce soit le cas. Concernant les entraînements, c’est un autre monde. Au début, j’ai été choqué. Le niveau du Calcio est aussi très élevé. L’équipe qui m’a le plus impressionné ? La Fiorentina. C’est l’équipe qui a le plus beau jeu."
En Italie, William Vainqueur retrouve des passionnés de foot. "L’ambiance de l’Olimpico (NdlR : le stade de la Roma) est top . Comme au Standard… mais en trois fois plus grand. Ce genre d’atmosphère qui te donne l’envie de tout donner sur le terrain. On va tout donner tout le temps car notre objectif est d’être champion. Cela fait 15 ans que les supporters attendent cela."
Un peu comme le Standard à l’époque. Un Standard dont il parle de temps en temps avec Nainggolan. "Radja est Belge donc il suit ce qui se passe en Belgique. Moi aussi. Et on en parle. Je suis peiné de voir le Standard si bas au classement, mais je suis convaincu qu’ils vont rebondir."
Nainggolan: "En matière de foot, nous sommes meilleurs que l’Italie"
S’il y a en a bien un qui peut comparer l’Italie et la Belgique, c’est évidemment Radja Nainggolan."Je dirais qu’en matière purement footballistique, nous sommes meilleurs que l’Italie" , a-t-il affirmé ce jeudi lors du point presse d’avant-match. "Mais la Squadra a sans doute de l’avance sur nous dans le domaine collectif : elle est connue pour son bloc et son sens tactique. Ce match sera utile pour montrer qu’on peut aussi rivaliser avec elle dans ce domaine-là. Et si on joue à notre niveau, on sait qu’on est assez costaud pour battre tout le monde."
Cette rencontre de prestige aura un autre enjeu, très personnel, pour Nainggolan : "Je veux pouvoir faire des blagues à mes équipiers dans le vestiaire de la Roma !"
(Source DH)