Ostende, vacances, confiance, mercato : le coach des Rouches doit tout maîtriser pour gagner dimanche.
Face à Mouscron-Péruwelz, le Standard joue bien plus qu’un match de championnat. Suite à la défaite concédée sur la pelouse d’Ostende, les Rouches n’ont déjà plus le choix s’ils veulent ambitionner une place dans les six premiers au terme de la phase classique.
Avec vingt-cinq points empilés lors des vingt rencontres initiales, le bilan est insuffisant pour entretenir de hautes ambitions durant la seconde partie de la saison. Yannick Ferrera va donc devoir trouver les bons mots pour mobiliser des troupes dont la confiance a été étiolée à la Côte et qui aspirent à des vacances reposantes suite à des premiers mois de compétitions particulièrement éprouvants sur le plan émotionnel.
Une situation qui ne peut, à aucun moment, servir d’excuse, comme le concède volontiers l’entraîneur. "Nous devons avoir envie de défoncer tout le monde. Mais sans violence" , précise-t-il immédiatement.
"Attention aux contre-attaques de Mouscron-Péruwelz"
Théoriquement, le Standard ne doit pas craindre la réception de Mouscron-Péruwelz, quatorzième du classement général. Un raisonnement qui ne tient pas la route au vu du comportement des Hurlus lorsqu’ils évoluent à l’extérieur. "Ils ont quand même pris treize points lors de leurs six derniers voyages, cela n’a rien à voir avec un quelconque hasard" , confirme Yannick Ferrera.
Pour ne pas tomber dans "le piège" , comme il le définit lui-même, le technicien liégeois compte attirer l’attention de ses troupes sur les qualités adverses. "Je pense que beaucoup d’équipes ont sous-estimé le RMP. Il y a, là-bas, des joueurs offensifs de qualité, très rapides et capables de faire mal sur une contre-attaque. À nous d’être particulièrement vigilants…"
"On saura à 16h15 si on est des bonhommes"
L’ambiance générale n’incite pas vraiment à jouer au football.
Les fêtes de fin d’année battent leur plein, les stars mondiales affichent leurs photos de vacances mais les footballeurs belges doivent encore se farcir une dernière rencontre officielle. "Cela transforme la venue de Mouscron-Péruwelz en match piège par excellence. Comme d’habitude, nous allons mobiliser tout le monde, que ce soit à l’entraînement ou juste avant le coup d’envoi. Dimanche, nous allons livrer une bataille contre nous-même pour démontrer que nous avons bien gagné en maturité. À 16h15, tout le monde saura si nous sommes des bonhommes, ou pas."
"Guillaume sait que nous sommes contents de lui"
Particulièrement fébrile à Ostende, Guillaume Hubert a, pour la première fois depuis sa percée professionnelle, fait connaissance avec la critique médiatique et populaire. S’il a été le premier à reconnaître ses erreurs, il sait qu’il sera tout particulièrement suivi ce dimanche après-midi… "Je lui ai immédiatement parlé après la rencontre de la semaine dernière. C’est quelqu’un de très calme et professionnel, comme il l’a encore montré tout au long de la semaine. Il sait que nous sommes contents de lui."
Peut-être mais cela n’a pas empêché l’arrivée du jeune Jamal Blackman dès lundi matin. Le quatrième portier de Chelsea a eu l’occasion de montrer l’étendue de son talent et pourrait être engagé lors du prochain mercato. "Guillaume a été averti dès dimanche soir qu’un autre portier allait débarquer mais il ne faut tracer aucun parallèle avec sa prestation à Ostende" , dit l’entraîneur. "Jamal s’est entraîné une dernière fois avec nous ce jeudi. Ce garçon a des qualités mais nous allons maintenant réfléchir à ce que nous allons faire le concernant. Et si quelque chose de positif ressort de cette réunion, c’est que nous avons estimé qu’il était bon pour le Standard."
"Pour passer, on doit encore prendre 20 points"
À première vue, la situation est loin d’être désespérée : trois petits points à combler sur le sixième à dix journées du terme, cela n’a rien d’incroyable. Mais ce championnat, assez étrange, permet encore à sept formations d’espérer piquer les cinquième et sixième places occupées par Zulte Waregem et Genk. "Ça risque de se jouer au soir de la trentième journée de la phase classique. C’est passionnant… pour vous" , sourit Yannick Ferrera. "Tout ce que je sais, c’est que nous pouvons faire une belle opération ce week-end, si nous prenons les trois points, car Charleroi ou Genk va perdre des plumes. Après, nous ne devons pas trop regarder ce qui se passe derrière nous."
Sauf revirement de situation, le sixième classé amassera moins de points que les années précédentes. "Une chance pour nous" , comme le concède volontiers le coach liégeois, mais ce n’est pas pour autant que les Rouches pourront se contenter du strict minimum… "Le Standard peut battre n’importe quelle équipe. Je ne suis pas trop favorable aux projections mais je pense que nous devrons aller chercher vingt des trente points encore en jeu. Pour cela, il faudra être bien plus constant, et donc ne plus enchaîner deux super matches par une moins bonne prestation" , poursuit-il. "Nous devrons être à notre meilleur niveau lors des dix prochains matches, sans oublier la Coupe de Belgique. Et puis quand tu as déjà aligné un bilan de deux sur vingt-quatre, tu n’as plus le droit de connaître une mauvaise période…"
"J’attends la réponse des joueurs ce dimanche après-midi"
La belle série d’invincibilité liégeoise s’est arrêtée à sept rencontres, toutes compétitions confondues. Cet enchaînement a été stoppé brutalement lors du voyage à Ostende, avec des erreurs défensives et un comportement général qui rappelaient la période sombre traversée par le club lors des trois premiers mois de championnat. Comme si, finalement, rien n’avait vraiment changé en bord de Meuse… "Honnêtement, je dois bien reconnaître que moi aussi j’ai du mal à digérer cette contre-performance", admet d’emblée Yannick Ferrera. "Peut-être que nous nous sommes un petit peu trop enflammés après avoir recollé aux six premières places et atteint les demi-finales de la Coupe de Belgique. Cette explication est possible, même si notre manque d’efficacité et les cadeaux offerts à l’adversaire sont autant d’explications également valables. Quoi qu’il arrive, nous devons absolument nous concentrer sur nos prochains objectifs."
Cette piètre prestation demande une réaction immédiate, sans quoi les victoires engrangées dernièrement risquent d’être inutiles. "Les joueurs ont bien travaillé durant la semaine mais la vraie réponse, je l’attends ce dimanche, pas pendant la semaine…"
Désormais, les Rouches savent qu’ils ne peuvent se permettre le moindre relâchement, sous peine de retomber dans une impasse que tout Sclessin pensait enfin avoir quitté. "Nous ne pourrons nous permettre de prendre le moindre adversaire à la légère. Si nous attendons la trentième minute pour vraiment commencer à joueur, nous perdrons souvent des points, contre qui que ce soit. Je le répète, notre envie doit être de démonter tous ceux qui se présenteront à nous. Sans pour autant verser dans la violence, je préfère le préciser immédiatement…"
(Source DH)