Alain Courtois (MR) s’est défendu d’avoir obtenu des compensations en échange d’un abandon de recours de Moveo.
Alain Courtois (MR) s’est défendu, devant le conseil communal, d’avoir obtenu des compensations en échange d’un abandon de recours de Moveo. Les questions ont une nouvelle fois fusé, hier, au conseil communal de la Ville de Bruxelles, l’opposition (CDH, Ecolo, DéFI, N-VA) a réclamé d’une seule voix de nombreux éclaircissements dans le controversé dossier du Stade national amené à s’ériger sur le parking C, pour accueillir des matchs de l’Euro 2020.
Ainsi, les conseillers d’oppositions se sont interrogés sur les délais très court, voire "intenables", pour obtenir les permis et commencer les travaux. L’échevin des Sports, Alain Courtois a assuré que "ce qui compte, c’est la fin des travaux en juin 2019" et non comme l’UEFA l’avait exigé au début que les travaux commencent en 2016.
Il est également ressorti des débats que le volet sécurité coinçait toujours et qu’actuellement, malgré plusieurs rencontres, il n’y avait pas d’accord entre la commune de Grimbergen (le stade se trouvera en Flandre), la Ville et le Fédéral concernant le maintien de l’ordre autour du stade. "Il y a un problème constitutionnel à résoudre et c’est au gouvernement fédéral à prendre l’initiative en la matière", a déclaré le bourgmestre, Yvan Mayeur (PS), qui a par ailleurs précisé que le 1,1 million d’euros alloués annuellement par la Région servirait à assurer la sécurité du futur quartier Neo et pas du stade.
Mais les débats ont surtout tourné autour des révélations faites par le magazine Médor.
Pour rappel, en mars 2015, le consortium Ghelamco-BAM remporte l’appel d’offres lancé par la Ville de Bruxelles. Les deux autres groupes écartés ont alors 60 jours pour faire appel de ce choix.
Mais les autorités communales, qui ne veulent pas perdre de temps, ont oublié de respecter la procédure permettant aux candidats recalés de faire appel. L’un des candidats, le consortium Moveo, s’en plaint alors devant le tribunal de première instance, dont l’ordonnance rendue en juillet 2015 s’avère défavorable à Bruxelles-Ville.
La Ville est condamnée à renoncer provisoirement à sa collaboration avec Ghelamco-BAM. Sinon, elle s’expose à une astreinte de dix millions d’euros.
Mais, bizarrement, Moveo va se rétracter. Medor avance une piste : les trois acteurs qui composent le consortium Moveo sont les mêmes que ceux qui ont obtenu le marché pour la construction de la prison de Haren.
Hier, l’opposition réclamait la plus grande transparence et voulait savoir quelle contrepartie avait été octroyée par la Ville à Moveo pour le retrait de son action en justice. "Il n’y a pas eu de contrepartie", s’est défendu Alain Courtois.
"S’il y a une convention entre Ghelamco et Moveo, cela ne nous concerne pas. Il y a eu un accord commun entre la Ville et Moveo pour chacun retirer son recours. Il n’y a rien eu d’autre et surtout pas de convention cachée, comme certains veulent l’imaginer. S’il y a bien en dossier en Belgique qui est surveillé par les médias, c’est celui-là. On fait donc attention à ne pas faire la moindre erreur", s’est-il défendu.
(source DH)