Abdoulay Diaby a retrouvé cette sensation juste avant la trêve.
L’ironie de l’histoire veut qu’Abdoulay Diaby retrouve le taureau doré qu’il a porté l’an passé en même temps que Mouscron. Son quadruplé face au Standard a marqué les esprits et permis au Malien de s’installer tout en haut du classement des buteurs.
Lors du stage de présaison brugeois aux Pays-Bas, l’attaquant, fan de Samuel Eto’o et de Sergio Agüero, qui avoue passer beaucoup de temps à regarder des vidéos de matches pour étudier les références à son poste, avait pris le temps de nous dévoiler son rapport au but, une sorte de drogue dure à laquelle il a regoûté. "À la base, je ne suis pas un vrai buteur du type renard des surfaces", nous avait-il confié. "Mais j’arrive à marquer pas mal de buts; j’aime cela."
Abdoulay, vous êtes-vous fixé des objectifs chiffrés cette saison ?
"Non. Enfin, je vous dis cela mais j’en ai en tête. (rires) Ce qui est sûr,, c’est de faire mieux que l’année passée. Avoir 12 buts à mi-saison, c’était pas mal. Faire mieux, beaucoup mieux même, ce serait une très bonne saison."
Quelle importance ont pour vous les statistiques ?
"Elles sont importantes même si le collectif prime. Mais pour un attaquant, à la fin de saison, on regarde s’il a marqué, s’il a fait des passes décisives, s’il a apporté un plus à l’équipe dans le jeu, s’il a défendu. C’est important de faire des bons matches, pas uniquement de marquer. Maintenant, si je marque 20 buts, tout le monde sera content. Un attaquant est là pour finaliser les actions. Si je n’avais pas marqué 12 buts à Mouscron, peut-être que je ne serais pas là. Voilà pourquoi les stats sont importantes."
Marquer, est-ce une addiction ?
"Disons que quand je ne marque pas, je ne suis vraiment pas content. Si on gagne 3-0, je serai content pour l’équipe et pour moi parce qu’on a gagné. Mais si je ne marque pas, je ne serai pas content. Quand on marque un but, c’est spécial. Je ne sais pas si vous avez déjà joué attaquant, mais même à un niveau très bas, c’est spécial. Une passe aussi, c’est spécial, mais le but, c’est encore plus spécial."
Comment concilier le côté égoïste qu’impose la fonction d’attaquant dans ce qui reste un sport collectif ?
"Tout est une question de situation. Parfois, il faut être tueur . On n’a pas tout le temps de réfléchir. S’il est en meilleure position, je vais donner le ballon à mon coéquipier. Il y a être égoïste et être égoïste; si un joueur est mieux placé que moi, je vais le lui donner. Mais si on a une aussi bonne position l’un que l’autre, je vais tirer et on ne va pas me le reprocher."
La confiance qui était la vôtre l’an passé vous a-t-elle poussé à tenter des choses qu’autrement vous n’auriez pas essayées ?
"Quand on marque un but, on se sent plus fort. On se sent en confiance, on va avoir plus de ballons. La confiance est capitale; elle permet de tenter des choses et cela rentre. Un attaquant qui ne prend pas de risque, c’est compliqué pour lui…"
Existe-t-il un but que vous rêvez de marquer ?
"Un rush. Un rush à la dernière minute contre le Standard en offrant le titre par exemple. C’est de l’anecdote." (sourire)
Un beau a la même importance qu’un but de raccroc ?
"Un but, c’est un but. Après, c’est mieux quand on marque des beaux buts, c’est bien pour la télé. Mais à la fin, on peut marquer 5 buts magnifiques ou 20 buts de raccroc, tout le monde prendra les 20."
(Source DH)